Perifontaa | Comment fonctionnent les cordes vocales?
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Comment fonctionnent les cordes vocales?

Comment fonctionnent les cordes vocales

Comment fonctionnent les cordes vocales?

Voici une vidéo montrant les cordes vocales (CV) pendant la phonation, mais aussi au cours d’autres fonctions, moins souvent filmées. Vous verrez successivement, le mouvement des cordes vocales au cours de la respiration, de la toux, de la phonation bien sûr, du hemmage…
Je vous propose un voyage physiologique, en plusieurs épisodes, au cœur des fonctions laryngées !

L’extrait commence par la visualisation des mouvements des cordes vocales au cours de l’inspiration et l’expiration ventilatoires: les mouvements respiratoires des cordes vocales sont caractérisés par une abduction inspiratoire et une adduction expiratoire partielle. Ces mouvements sont liés principalement à la musculature laryngée intrinsèque (muscles crico-thyroïdiens, crico-aryténoïdiens postérieurs et latéraux, thyro-aryténoïdiens inférieurs, inter-aryténoïdien): le muscle crico-aryténoïdien postérieur (CAP) représente le muscle abducteur des cordes vocales tandis que les autres muscles sont adducteurs. La position des cordes vocales résulte de l’action simultanée des muscles laryngés abducteurs et adducteurs.

Lors de l’inspiration, l’activation du CAP débute brutalement, précédant de quelques millisecondes celle du diaphragme, plus progressive. Cette activation précoce permet de rigidifier les VAS avant que la pression négative des voies aériennes ne vienne rétrécir leur calibre.
Au cours de l’inspiration normale, en effet, il existe une dépression relative à l’intérieur des voies aériennes thoraciques et extra-thoraciques (larynx et trachée cervicale) : la présence de l’anneau complet que représente le cartilage cricoïde permet cependant à la voie respiratoire de ne jamais se collaber. Mais la taille de cet anneau cricoïdien constitue, avec l’ensemble du larynx, une importante proportion des résistances du système pulmonaire (environ 20%). Le CAP joue un rôle important dans la réduction de ces résistances. Si les CV n’étaient pas écartées pendant l’inspiration, la pression négative présente dans les voies aériennes et générée par la contraction diaphragmatique aurait tendance à aspirer les CV l’une contre l’autre, augmentant ainsi les résistances et créant un stridor.

La résistance à l’écoulement de l’air, présente dans les conditions respiratoires normales, est un facteur conduisant à l’ouverture physiologique des CV pendant l’inspiration. La mise en place d’un court-circuit respiratoire qui effondre cette résistance, comme par exemple une trachéotomie, se répercute sur la fonction laryngée : les cordes vocales lors de la respiration au travers d’une trachéotomie sont immobiles.

Au cours de l’expiration, la remontée du diaphragme dans le thorax a pour conséquence un repositionnement du larynx plus haut dans le cou qui, associé au relâchement du CAP, permet, dans un premier temps, aux aryténoïdes de rependre passivement leur position initiale. Mais lors de la phase expiratoire, on note un léger mouvement d’adduction des CV, en rapport surtout avec une activité du muscle thyro-aryténoïdien. Ce rapprochement des CV augmente les résistances à l’écoulement de l’air, et a pour conséquence une élévation des pressions intra-thoraciques. Or, pour initier le flux d’air expiratoire, les pressions d’air intra-thoraciques doivent être supérieures à la pression régnant hors du corps (presssion athmosphérique). L’adduction partielle expiratoire des CV facilite l’expiration, en minimisant l’effort musculaire (des muscles abdominaux et intercostaux) beaucoup plus coûteux en énergie. Par ailleurs, cette élévation des résistances expiratoires, en créant une pression positive pendant l’expiration, contribue à maintenir la perméabilité alvéolaire des poumons.

Le rétrécissement de la glotte est une aide métaboliquement peu coûteuse pour moduler le débit d’air expiratoire et de contrôler la vitesse avec laquelle les poumons reviennent à leur volume de repos.
Le contrôle de l’ouverture glottique et donc celui des résistances aériennes au cours du cycle respiratoire est déterminé par une balance entre l’activité des muscles adducteurs et abducteurs des CV.
Le larynx représente une résistance « adaptable » du système pulmonaire, rapidement variable et finement contrôlée. Les modifications de résistance obtenues par ce moyen permettent des variations pressionnelles beaucoup plus économiques que celles qui seraient obtenues par la seule contraction du diaphragme et/ou des muscles intercostaux et abdominaux.

A suivre….
NB : « La fonction respiratoire du larynx » est un des chapitres, rédigé par mes soins, du livre de Carine Klein-Dallant, « De la voix parlée au chant » Lien vers la page Facebook de l’auteur.

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